mercredi 26 novembre 2014

La Vénus de Milo





La tombe du Colonel Olivier Voutier
La tombe du Colonel Olivier Voutier
Je me promenais au parc Sainte-Claire à Hyères. Quelle ne fut pas ma surprise de me trouver, tout-à-fait par hasard, devant la tombe d'un certain Colonel Olivier Voutier et de lire qu'il avait découvert la Vénus de Milo! Oui, la célèbre Vénus de Milo!
Ma stupeur passée, je pris la photo que vous voyez

Cette inscription sur une pierre tombale fut comme un message m'incitant à retourner au musée du Louvre pour revoir la magnifique statue et vous raconter son histoire.
       
La découverte de la Vénus de Milo
Olivier Voutier fut un officier de marine se trouvant à bord de la goélette l'Estafette qui mouilla devant l'île grecque de Milo (ou Milos) en mer Egée.
Le 8 Avril 1820, visitant un site archéologique, il assista à l'exhumation accidentelle d'une très belle statue de marbre blanc par un paysan en train de travailler dans son champ. Conscient du caractère exceptionnel de la découverte, il en informa les diplomates français. Après des négociations bien compliquées que je ne raconterai pas, la statue fut finalement achetée par l'ambassadeur de France qui l'offrit à Louis XVIII. Ce dernier en fit don au musée du Louvre.
Olivier Voutier fut, plus tard, un héros de l'indépendance de la Grèce qui était sous la domination turque.

La Vénus de Milo au Louvre

Mondialement connue, la Vénus de Milo date des environs de l'année 100 avant J.C. Cette statue de 2,02m est l'un des principaux chefs-d'oeuvre de l'art grec antique, elle représente la déesse de l'Amour  (appelée Aphrodite en Grèce, Vénus à Rome). On est frappé par la physionomie altière, la nudité du corps, la féminité de la silhouette onduleuse, la sensualité des formes, le glissement du vêtement sur les hanches avec ce drapé profondément fouillé.

Cette déesse de l'Amour me fait penser à une autre déesse, celle de la Victoire représentée toujours au Louvre par la Victoire de Samothrace (voir mon article du 26 Juillet 2014) découverte dans l'île grecque de Samothrace en mer Egée aussi, comme l'île de Milo, et datant de la même époque.

lundi 17 novembre 2014

L'histoire de Rosetta , Philae et Choury

C'est la belle histoire du robot qui s'est posé sur une comète à 510 millions de km de la Terre et que l'on a pu suivre sur Internet ou à la Télé. Ce n'est pas de la science-fiction mais une histoire vraie que j'ai plaisir à vous raconter. 

Rosetta
Rosetta est une sonde spatiale qui doit son nom à la pierre de Rosette dont Champollion réussit à déchiffrer les hiéroglyphes.

Philae
C'est le nom du robot que Rosetta a posé sur la comète. Philae doit son nom à l'obélisque de Philae également déchiffré par Champollion.

Avec la sonde Rosetta et le robot Philae les scientifiques espèrent déchiffrer une moisson de découvertes sur la comète, à l'égal de Champollion qui déchiffra les hiéroglyphes avec la pierre de Rosette et l'obélisque de Philae.

Choury
Choury, la comète!

Choury est le surnom familier donné, pour simplifier, à la comète Churyumov-Gerasimenko noms bien compliqués des deux astrophysiciens Ukrainiens qui l'ont découverte.

                                                                                                                                                       
                                                                         





La suite du fabuleux voyage de Rosetta
Après un très long voyage de plus de 6 milliards de km en un peu plus de 10 ans (raconté dans mon article du 1er Septembre), Rosetta  dépose son passager le robot Philae sur la comète Choury le 12 Novembre 2014. C'est une date mémorable, aussi importante que le 21 Juillet 1969 date à laquelle Neil Armstrong posa les pieds sur la Lune et déclara:
          "C'est un petit pas pour l'homme, un pas de géant pour l'humanité"
On pourrait dire de même pour Philae:
          "C'est un petit saut pour un robot, un saut de géant pour l'humanité".

Les mésaventures de Philae
En fait de "petit saut" ce sont plutôt "deux grands rebonds"exécutés par Philae car le robot est très léger, il ne pèse qu'un gramme! sur la comète Choury à cause de l'absence de gravité, alors que son poids sur Terre est de 100 kg. Ces rebonds l'ont un peu endommagé et l'ont éloigné du site prévu.
Les deux harpons qui devaient arrimer Philae au sol n'ont pas fonctionné si bien que Philae est très instable sur un terrain accidenté et meuble.
Et enfin Philae est tombé dans une zone d'ombre où ses panneaux solaires, hélas, ne fournissent pas d'énergie électrique.

Le travail de Philae et ses conséquences
Malgré cela, Philae a assez bien travaillé: il a envoyé de très belles photos de Choury et un forage du sol a bien été fait. Le robot doit analyser les matériaux de la comète dans son propre laboratoire et nous transmettre les résultats. Bien des questions se posent, auxquelles Choury apportera peut-être des éléments de réponses:

  • La naissance du système solaire. Les comètes sont des témoins directs de la naissance du système solaire. Il y a 4,6 milliards d'années une étoile, notre Soleil, s'est formée et quelques millions d'années plus tard les planètes, les astéroïdes et les comètes, provenant d'éjections de poussières et de gaz du Soleil initial, ont fait leur apparition.
  • L'origine de l'eau des océans. La jeune Terre a été bombardée par une multitude de comètes. On pense que la glace  de ces comètes a donné, en partie, l'eau des océans. On voudrait bien étudier la glace de Choury.
  • L'origine de la vie. On espère aussi trouver, d'après les analyses transmises par Philae, les molécules organiques, les acides aminés qui ont "ensemencé" les océans pour former les premières bactéries.
La fin du voyage
En panne d'électricité le robot Philae est aujourd'hui en hibernation en attendant, aux alentours de l'été prochain, que la comète Choury se rapproche du Soleil. Le robot orientera alors convenablement ses panneaux solaires sortis de l'ombre pour nous transmettre encore, nous l'espérons, de précieux renseignements.

La sonde Rosetta escortera quelque temps la comète Choury et terminera son fabuleux voyage fin 2015.

Quels que soient les résultats, nous devons saluer cet exploit technique. Quelle belle victoire de l'Agence Spatiale Européenne, du CNES, de l'Europe sur la NASA, l'Amérique, la Russie et la Chine!!










samedi 8 novembre 2014

Napoléon III au Louvre

Avant de devenir le musée du peuple le Louvre fut la résidence des souverains de France. Ils séjournèrent dans l'un des deux palais: le Palais du Louvre et le Palais des Tuileries. Ces deux palais furent réunis dans un même ensemble, comme nous allons le voir.      
   
Un Grand Dessein
La réunion des résidences royales du Louvre et des Tuileries était le "Grand Dessein" d'Henri IV.
Après bien des projets depuis des siècles ce fut finalement Napoléon III qui réalisa, avec les architectes Visconti puis Lefuel, un seul et même ensemble, le plus vaste et l'un des plus majestueux d'Europe, de 1852 à 1857 comme on peut le lire ci-dessous, à l'entrée du Pavillon Sully:










Napoléon III résida au Palais des Tuileries de 1852 à 1871, date de son exil en Angleterre.
Hélas! la réunion des deux palais fut de bien courte durée puisque, à la suite de l'insurrection de la Commune en 1871, le Palais des Tuileries fut totalement détruit par un incendie.
Il reste aujourd'hui, à côté du musée du Louvre que l'on connaît, le magnifique Jardin des Tuileries.

Les appartements Napoléon III au Louvre
Les appartements et les salons de réception du Palais des Tuileries ont malheureusement disparu dans l'incendie mais il reste encore, heureusement, dans l'aile Richelieu au 1er étage les somptueux appartements du ministère d'Etat de Napoléon III.

Vous voyez, ci-contre, la grande salle-à-manger que l'on peut visiter. La longue table est imposante et on imagine bien comme on pouvait festoyer.
Admirez les lustres, les bronzes, les dorures!





                                               


Ci-dessous le Grand Salon. J'ai été émerveillé par le gigantesque lustre éblouissant, les canapés et les tentures aux riches étoffes pourpres, l'or en abondance partout, les superbes peintures au plafond et aux murs. On organise encore aujourd'hui quelques rares réceptions. C'est devenu un musée du peuple.... où l'on peut rêver!


dimanche 2 novembre 2014

L'île des impressionnistes

Escapades dans l'île des impressionnistes
J'éprouve toujours un immense plaisir à me reposer et à me balader à Chatou dans l'île des impressionnistes. C'est une île de la Seine, à l'ouest de Paris, à 15 minutes seulement en voiture depuis la porte Maillot.
Son nom provient du fait qu'elle fut très fréquentée par les peintres impressionnistes pendant la seconde moitié du XIX ème siècle.

La maison Fournaise
A cette époque, nombreux sont les Parisiens qui souhaitent s'évader de la Capitale et danser dans une guinguette ou canoter sur les bords de la Seine.
Aussi en 1857 Alphonse Fournaise, charpentier de bateaux, a la bonne idée d'installer son chantier sur l'île de Chatou. Il organise avec son fils des joutes nautiques, tandis que son épouse ouvre un restaurant  "la maison Fournaise", leur charmante fille Alphonsine est un modèle très choyé des peintres.
La maison Fournaise devient un lieu de rencontre des impressionnistes qui aiment peindre dans l'île et ses environs, au grand air, avec la lumière et ses reflets sur l'eau. Ce sont Monet, Sisley, Berthe Morisot, Pissarro, Manet, Caillebotte, Degas,.....
Le déjeuner des canotiers d' Auguste Renoir
                                                                           
Pendant 15 ans Auguste Renoir est un hôte régulier de la maison Fournaise. Il peint une trentaine de tableaux dont le célèbre
"déjeuner des canotiers" que vous voyez ci-contre.
Ce tableau se trouve aujourd'hui à la Phillips Collection de Washington.            






Aujourd'hui, près de la maison Fournaise entièrement rénovée  on peut voir une copie de la célèbre toile.
Remarquez, à droite, le balcon où étaient réunis les personnages du tableau. Imaginez l'ambiance festive de cette époque!!.... Si bien rendue dans le chef-d'oeuvre de  Renoir.                                                                                                            









Les autres habitués de l'île
Il n'y eut pas que des impressionnistes. Guy de Maupassant fut le canotier le plus célèbre de la maison Fournaise, il immortalisa l'ambiance et le canotage à travers plusieurs de ses nouvelles, à l'intérieur du restaurant fut affiché un poème laissé par l'écrivain et illustré par une tête de chien dessinée par Lepic.
Gustave Flaubert, François Coppée y vinrent souvent.
Les peintres "fauves" Derain et Vlaminck  installèrent leur atelier dans la maison Levanneur voisine de la maison Fournaise.


Le musée Fournaise
A l'arrière du restaurant on trouve actuellement le musée Fournaise. Il ne possède pas de grandes toiles impressionnistes mais une collection et un fonds documentaire exceptionnels sur l'histoire de la maison Fournaise.
Une yole identique à celles que l'on trouvait auparavant aux bords de la Seine y est exposée.
Ce musée présente aussi des expositions temporaires de peintres de la fin du XIXème siècle.

C'était la "belle époque" faste des guinguettes, du canotage sur la Seine, d'une certaine ambiance de simplicité, de gaieté et de bonheur à la campagne, que j'ai essayé de reconstituer. Bien sûr, on retrouvait (et on retrouve peut-être encore aujourd'hui?) cette même joie de vivre sur les bords de la Marne près de Paris.